Le bal de promo des 3e 💗đŸŒș🌾

Texte et photos de M. StĂ©phane Bertic, personnel d’Ă©ducation đŸ’ŸđŸ“·

Quatre-vingt dix Ă©lĂšves de troisiĂšme. Quatre-vingt dix tempĂ©raments : les boute-en-train, les rĂąleurs, les exaltĂ©s, les pleurnichards, les chahuteurs et j’en passe … Quatre-vingt dix collĂ©giens en devenir, sĂ»rement encore quelque peu indĂ©cis quant aux adultes qu’ils seront au prochain virage, aux carrefours Ă  rĂ©pĂ©tition que la vie emprunte, souvent bien malgrĂ© eux. Bien malgrĂ© nous. L’inquiĂ©tude, dont on sait pertinemment qu’elle les tenaille dĂ©jĂ , va devoir se ranger dans la file d’attente. Du moins pour quelques heures. Ce soir, ce sont surtout quatre-vingt dix sourires unanimes sous un ciel de juin mĂątinĂ© de rose.

Ce mĂȘme ciel, IbĂ©rique ou d’outre-Rhin il y a de cela encore quelques semaines, laissait prĂ©sager un vent bourdonnant mais favorable, amenĂ© Ă  les conduire inĂ©luctablement vers d’autres horizons et espaces. Le regard de chacun d’entre eux, au seuil de tous les voyages, brillait alors d’un Ă©clat inhabituel. Notre regard d’adulte, satisfait et complice, s’Ă©tait empressĂ© d’imiter le leur. Un cadeau sans pareil. Un cadeau parmi tant d’autres. Aussi Ă©tions-nous nombreux en cette soirĂ©e inaugurale d’Ă©tĂ© Ă  profiter de leur prĂ©sence rieuse et galvanisante avant l’Ă©lan et l’envol, avant que ne souffle cette petite brise attendue. Au nord de l’enfance, dĂ©sormais derriĂšre eux.

Le prĂ©au, la cour de rĂ©crĂ©ation, les salles de classes se sont tus. Pour un temps. Puisse un jour, bien plus tard, revenir Ă  la mĂ©moire de ces quatre-vingt dix-lĂ , le souvenir de moments s’animant d’une impulsion heureuse et lĂ©gĂšre. Pareils Ă  cette soirĂ©e sous un ciel de juin mĂątinĂ© de rose.
Ce ciel me manque déjà.